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La plume pour s'en sortir, pour s'élever plus haut
19 octobre 2006

°° Variations sur le thème de l'ennui

2005_08_27_Piano

Variations sur le thème de l'ennui
(productions indépendantes)

Et la revoilà avec ses grands airs. Parée de ses atours de toujours, la mélancolie vient à moi. Je la sens s'insinuer, mais reste là, impuissante. Elle use chaque fois des mêmes ruses, et pourtant je ne l'évite. Elle sait y faire la garce : je suis vide sans elle, bouffée de regrets avec. La douleur, hypocrite, est sa moitié. Elles s'attaquent à moi, s'y mettent à deux. La mellon collie me paralyse, puis laisse le doux leurre équipé de ses lames me lacérer le vital. Une stratégie maintes fois éprouvée. Elles n'ont pour le moment jamais achevé leur tâche. L'espoir et l'instinct de survie, leurs ennemis, ont toujours fini par les repousser. Mais qui me dit qu'il en sera de même cette fois-ci ? Après tant d'années, la question de l'internement, d'un suivi, se poserait presque sur mon épaule. Les diarrhées bien placées n'ont jamais su que repousser les assauts, signer des armistices jusqu'à la prochaine offensive.

Elle se fait d'abord passer pour un doux frisson sans température, puis se diffuse pianissimo dans les courants bientôt hémiplégiques des sens, des idées. Elle ouvre la Pandore du questionnement vain, du fantasme impossible à assouvir, de l'étau qui se resserre toujours plus mais jamais ne met fin au calvaire.

Je me sens glisser vers toi, et m'y complais lâchement. Ah ! Mon ennui, nous sommes proches, depuis si longtemps. Ma machine à créer du mot, à encrer ce qui m'ancre au monde, le fixer en mon dehors. Ce n'est pas une question de volonté, mais d'abandon. Lâcher prise, se laisser tomber, ne pas résister à ton attraction. Se détacher et puis se rendre compte. Envie de gésir. Ne plus les comprendre, ne plus rien distinguer que leur piaillements inutiles, incessants. Devenir folle de les voir si suffisants, centrés sur eux. Devenir folle, surtout, de se retrouver en eux. Profiter du silence répit. Être de nouveau dépitée.

Je revois mes plaies. Leurs traces sont toujours visibles, l'érosion ennui ne les a pas éprouvées. Ces marques-là, il les entretient plutôt. Il tente de me ramener à la conscience, de graver à vif des sillons baroques dans ce que cette vie a trop poli. Une opération sans anesthésie, supposant réaction.

Aujourd'hui le temps de chien colle à ma chienne d'humeur. Il pleut comme je pleure : peu mais acide. Il pleure dans mon coeur, comme il pleut sur la ville, quelle est cette langueur qui pénètre mon coeur...

phrase en italique sortie du cortex bien aimable d'un certain Verlaine...

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Commentaires
S
avai même pas vu cet article...qui pourrait bien devenir mon 2ème préféré... heureusemen ke je m'ennuyai ce matin :)
La plume pour s'en sortir, pour s'élever plus haut
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