°° Pas facile d'être une conne
Pas facile d'être une conne
Je veux plus jamais voir la lumière, je veux garder l'oreiller sur ma tête, il amortit mes coups. Je veux plus jamais respirer. Vivre c'est dur, et moi, mon truc, c'est la facilité. Trop de virgules : ce doivent être les hoquets qui me secouaient il y a un instant, les restes. C'est désolant tant de faiblesse. Cette nullité qui me constitue entièrement je m'en plains souvent. Et médiocrité quand tu nous tiens je ne tente pas d'y remédier. Je pourrais toujours m'arracher la peau, ce que je crache resterait idem. Si ça ne concernait que moi moi moi (oui en plus je suis orgueilleuse, sûre de moi et égocentrique) ce ne serait encore pas grand-chose. Mais le fait est que ne suis ni orpheline, ni asociale. Je songe souvent à fermer ma trappe, fournisseuse officielle d'inutile pour les masochistes ou malchanceux qui traînent alentour. On choisit pas ses enfants, dommage. Devenir muette repos pour tous. Mais mariner dans sa merde est moins fatigant que de la nettoyer. Le mieux serait de ne plus bouffer que du riz et se constiper : éviter le désarroi pour ceux qui regardent et interviennent, élaguer beaucoup de douleur.
En fin de compte, il faudrait que je parvienne à calculer ce qui me prend le plus d'énergie : être une conne ou m'empêcher d'en être une.