°° Toujours des petits trous
Ses cuisses étaient chaudes, ses
pieds glacés. Ses seins pointaient : frisson qui parle. Elle
créait son trou noir au centre de la feuille de papier,
semblant de vaginale cavité, de bouche bée prête
à hurler, de serrure où se lover, déverrouiller
toute volonté. Elle y laissait tomber son trousseau puis le
rejoignait, sans attendre son fracas contre le sol. Les clés
brisées elle ne pouvait pas remonter. Elle passait sa langue
sur ses lèvres gercées par la chute et l'excitation :
humecter ce qui servirait à embrasser sa nouvelle vie.
Elle s'en allait parcourir ce nouveau
monde où les merveilles s'accumulaient : ce qui s'appelait la
liberté. L'air frais permanent du spontané, elle
n'était plus sous le joug de l'hypocrisie. Ce moi là
vivait passionné. Jusqu'à cette crevasse. Cette saleté
de réalité lui répondait à chaque baiser
: « je n'embrasse pas, non je n'embrasse pas comme ça ».
Cette claque suffisait à la
jeter là d'où elle était, à là
d'où elle n'était jamais partie.