°° Je sais. Janus.
Je sais.
– T’es belle. Je sais ce que je brûle là-dedans. Là-dessus.
– Non tu mens. Je ne suis pas belle. Le monde m’a infligé des tortures, a défiguré mon âme, ça se voit sur mes bras et autour.
– Ces traces-là je n’en parle pas. Il les a faites pour te cacher. Je les calcine et regarde, elles cicatrisent. J’aime défoncer les portes fermées. Les jolies portes comme toi. Celles qui ont les poignets nus et rayés, du relief au fond et sur les bords, celles qui n’ont pas de serrure, pas de verre où... , mais qui restent fermées malgré tout. Je réussirai à t’ouvrir, doucement... Tes gonds sont vraiment bien fixés. Je vais devoir te faire violence. Ma jolie porte prête à consumer. Je ne grillerai aucune étape... Je sais ce que je brûle. C’est précieux, comme les portes en bois massif, avec de jolis nœuds un peu partout. Je m’en vais les défaire à la flamme. Quand tu seras libre et incandescente, le monde te verra, il distinguera ce que j’ai saisi tout de suite. Je te l’ai dit. Je sais ce que je brûle.
Janus.